Les Journées Débat
22 novembre 2016
La santé mentale dans l’habitat social
4 rue du 8 mai 1945 75010 PARIS

Présentation de l'événement

Les organismes sont confrontés aux problèmes de gestion de locataires dont le comportement peut mettre à mal le vivre ensemble.  Ils sont soit dans des positions extrêmes de repli qui laissent craindre des problèmes non gérés dans la sphère privée, soit dans des comportements agressifs envers les autres locataires et/ou le personnel de proximité et les situations de dialogue deviennent très tendues, générant une anxiété plus ou moins forte, soit dans des comportements symptomatiques de troubles psychiques qui peuvent laisser les acteurs autour dans une grande perplexité par rapport à l’issue possible du problème.

Ces difficultés se sont accrues avec la fragilisation sociale et économique des ménages ces 15 dernières années, avec des sphères de socialisation (et donc d’entraide) comme le travail, la famille, la sphère amicale, la participation à la vie publique, qui se sont réduites, limitant ainsi la « surface de contact » avec les autres (ceux qui peuvent repérer les difficultés, faire parler, accompagner).

Face à ces problèmes, le personnel de proximité est souvent en première ligne (et le denier rempart ?) pour observer, identifier le problème. Il est assez souvent démuni pour identifier précisément le problème, le caractère complexe, dangereux, temporaire ou durable et orienter vers les partenaires en capacité de traiter les maux ainsi détectés.

Concomitamment, l’univers de prise en charge psychiatrique a beaucoup évolué, avec de nombreuses fermetures de lits d’hôpitaux, mais aussi un développement de soins ambulatoires. Mais se rapprocher des lieux d’habitat implique des moyens de proximité, ce qui peut laisser craindre des écarts entre les territoires.

Certains organismes ont réussi, sur la base de situations très délicates à traiter – comme le syndrome de Diogène qui impacte les modes d’habiter, incommode le voisinage, et est souvent synonyme de situations d’abandon pour le locataire atteint du symptôme – à initier un travail partenarial autour du traitement de la situation de ménages en grande difficulté avec leur environnement. Ces retours d’expériences permettent de partager les enjeux : des diagnostics partagés sur des cas de personnes en souffrance psycho-sociale, en souffrance psychologique ou psychiatrique, une identification des marges de progrès raisonnables et acceptables en vue de limiter les risques pour les locataires, les professionnels, la mise en place des outils partagés pour travailler sur ces situations de concert…

 

Ces dernières années, les Directions des ressources humaines, les Directions clientèles et les Directions sociales des organismes ont été très souvent interpellées par ces problèmes : quels outils pour les équipes de gestion et/ou de proximité ? Quelles relations développer avec les partenaires extérieurs, en particulier la confiance réciproque, puis le partage des enjeux ? A quel moment les interpeller ? Comment travailler avec le voisinage ? Comment gérer en urgence ? Comment gérer dans la durée ? Quel retour sur les expériences d’appartements thérapeutiques et à quelles conditions ce type de produit peut-il répondre à un besoin, tout en étant sécurisé pour le bailleur ?

Autant de questions à se poser en croisant les points de vue entre professionnels du logement social et professionnels œuvrant dans le champ de la santé mentale.